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2020-08-06T19:45:00+02:00

Un automne de Flaubert - Alexandre Postel

Publié par McChipie
Un automne de Flaubert - Alexandre Postel

En 1875, Flaubert, âgé de 53 ans, affaibli physiquement et miné par des soucis financiers, décide d'aller séjourner quelques semaines au bord de la mer, à Concarneau.

Sa nièce Caroline, dont le mari risque la faillite, menace de vendre Croisset dont elle est propriétaire, et Flaubert ne supporte pas cette idée. À Concarneau, l'écrivain loge dans une petite pension, dort dix heures par jour, mange et boit, n'écrit pas, se pense fini. Il se baigne avec deux amis rencontrés sur place : le docteur Pouchet, qui dirige l'antenne locale du Musée d'Histoire naturelle, où il étudie la vie des homards et autres bestioles ; et Pennetier, directeur du muséum d'histoire naturelle de Rouen.

Ce sont des plaisirs simples, loin des tracas de l'écriture et de l'argent, et peu à peu les idées noires de Gustave se dissipent. Les amis se promènent, Flaubert assiste aux expériences scientifiques de Pouchet sur les mollusques ou les turbots, se rend à des fêtes paysannes, prend des bains de mer. Il rêve aussi beaucoup et parle un peu avec une jeune servante bigle et un peu attardée qu'il appelle « Mon petit ange » : un coeur simple.

Quand sa nièce lui écrit pour lui annoncer que la faillite est évitée, il décide de se remettre à l'écriture. Depuis vingt ans il a le projet d'écrire la légende de saint Julien l'Hospitalier, un conte médiéval d'une extrême férocité. Le moment est venu.

En s'appuyant sur ces faits et les traces qu'on en trouve dans la correspondance de Flaubert (lettres à sa nièce, à George Sand, etc.), Alexandre Postel nous offre une évocation très sensible et intime du grand écrivain, montré dans une période difficile sur tous les plans : inspiration en berne, perspective de déchéance financière, santé vacillante, grande solitude. Le choix de cette période de « vacance » est à la fois surprenant et judicieux : il nous révèle un aspect inattendu de Flaubert dans son humanité simple et ses difficultés physiques, sa méticulosité d'écrivain, ses faiblesses. On l'accompagne sur le chemin qui conduit du creux existentiel et créatif à la vigueur retrouvée. On sent vibrer dans ce texte une vérité, un mystère qui laissent leur empreinte

 

 

Mon avis : 

Voici un roman qui mérite bien son titre. On peut entendre le mot automne de deux façons. Gustave Flaubert a passé un automne à Concarneau c'est un fait, mais il était surtout l'automne de sa vie.

Mon impression est bizarre, rentrer à ce point dans l'intimité d'un auteur illustre, allant jusqu'à connaître ses problèmes financiers, ses idées dépressives. On y découvre un Flaubert, bofissime, qui se complet dans son malheur : Il n'a plus de sous, sa nièce risque de le déloger, il va voir des gens, mais les dénigre quelque peu. 

Et puis, il mange beaucoup trop.

Bref, ce client, cette personne, si je l'avais en face de moi, je la secouerai vivement pour la réveiller.

Ce qui m'a plu dans ce roman, c'est de suivre les expériences de son ami, les bains de mer, dans une époque qu'on ne connaîtra jamais. Une vie qui pourrait être simple.

Pour moi, un roman est réussi, si je m'y plonge jusqu'à ressentir des sentiments pour les personnages : rage, admiration, déception, etc.

Bravo Mr Pastel, vous avez réussi. 

Je vous mets la note de 7.5/10

 

Même agitée, la mer accorde toujours le repos à celui qui la regarde.

Son pas est lent, son souffle court, et son esprit, loin de s’ouvrir aux forces et aux flux du monde, se resserre sur les menus accidents du chemin, une racine glissante, une roche instable, une ronce à écarter.

Flaubert accueille tout cela avec une sorte d’accablement voluptueux, en vertu de cet instinct dépravé qui nous fait parfois mettre le nez sous le drap pour sentir l’odeur d’un pet.

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